Lors d'une mission d'information, de conseil, d'assistance ou d'enquête, le détective peut avoir recours à l'analyse d'empreinte génétique pour mener à bien son investigation. L'utilisation de l'ADN peut alors devenir un outil puissant qui doit cependant être réalisé sans sortir du cadre légal. Mais alors comment un détective peut-il faire pour récolter les preuves dont il a besoin?
Comment un détective peut-il utiliser l'ADN dans une recherche ?
Rappelons dans un premier temps que la loi sur la bioéthique conserve une base commune dans tous les pays du monde : "Il est considéré comme illégal d'utiliser l'ADN d'une personne à son insu...le consentement pour un test ADN doit être explicite et ne doit faire l'objet d'aucune obligation externe". De ce fait, on peut donc en conclure que la marge de manœuvre est très limitée lors d'une procédure d'analyse génétique. Mais des alternatives restent possibles...
L'analyse génétique et l'anonymat
Dans un test ADN privé, les données des participants sont par essence anonymes, car les laboratoires n'ont aucun contrôle sur la déclaration des participants concernant les informations données. De plus, la création d'un profil ADN au laboratoire ne peut en aucun cas définir l'identité civile de la personne. En ce sens, les profils génétiques sauvegardés dans les bases de données sont annotés uniquement sous un numéro d'identification du test qui ne peut être en lien avec les déclarations des clients, puisqu’incertains.
D’autre part, les laboratoires ne sont pas habilités à constituer des fichiers d'empreintes génétiques nationales. En ce sens, les données génétiques ne peuvent pas être utilisées à d'autres fins que pour la raison évoquée dans le consentement qui a été signé par les participants. Et aucune demande de communication des données ne peut être faite à de tierces personnes.
À l'inverse, un test légal a pour but justement de contrôler l’identité des participants. Il est donc impensable de les réaliser de manière anonyme. C’est pourquoi, lors d’un test judiciaire, l’identité des participants est contrôlée préalablement aux prélèvements dans un laboratoire agréé.
La déclaration de l'identité lors d'un test ADN
Vous pouvez ainsi remarquer que la procédure soulève une problématique ! Comment s'assurer que l'échantillon qui a été envoyé correspond à l'identité du participant déclaré ?
C'est ainsi qu'un détective privé pourrait utiliser à son avantage l'outil génétique pour faire des tests ADN ou des comparaisons de filiations sans que le propriétaire ait besoin de fournir son consentement. Puisque pour le laboratoire la déclaration et le consentement ont bien été approuvés sur le formulaire demandé.
Dans les faits, cela peut se passer ainsi :
- Prélèvement d'un échantillon biologique sur une personne, à son insu
- Commande d'un test ADN avec un laboratoire privé
- Le consentement est fourni sous une autre identité
Il n'y a aucun moyen pour le laboratoire de vérifier que l'échantillon reçu correspond ou non à l'identité déclarée. Et il n'y a aucun moyen pour la personne qui a été testée à son insu de prouver ou de demander au laboratoire le résultat ainsi que le retrait de son consentement. Car l'analyse est protégée au nom d'une personne tierce.
Les mesures de prévention
Dans le but de prévenir des tests ADN réalisés discrètement, les laboratoires redoublent d'efforts en demandant toujours plus de vérifications lors du prélèvement. C'est pour cela que l'utilisation d'échantillons salivaires est préconisée pour les tests de filiation biologique. Car logiquement, faire des frottis buccaux à l'aide d'écouvillons salivaires est généralement le signe d'un consentement du participant.
Le laboratoire peut aussi demander de fournir une raison valable lors de la commande du test ADN afin d'écarter toutes incohérences évidentes.
L'utilisation d'un échantillon discret
L'échantillon discret peut recouvrir une infinité de formes et le détective peut effectivement demander une analyse pour tout type de support afin de pouvoir y récupérer l'ADN présent dessus. Il faut néanmoins faire la distinction entre les échantillons qui proviennent de la personne (des échantillons directs) et les objets ayant été utilisés, consommés ou manipulés (des échantillons indirects).
Les échantillons discrets directs :
Des cheveux, des ongles, des échantillons sanguins (tube ou support), sperme (préservatif ou tâche), prélèvements d'actes médicaux, prélèvement dentaire, une biopsie, prélèvement musculaire, os, cendres...
Les échantillons discrets indirects :
- Les objets personnels comme la brosse à dents, une brosse à cheveux, rasoir, lunettes...
- Les objets consommables comportant de l'ADN tel que les mégots de cigarette, des chewing-gums, mouchoir, cure-dents, coton-tige, serviette hygiénique (tampon), préservatif....
La fiabilité d'un échantillon discret :
Quand un laboratoire reçoit un échantillon, la première étape de l'analyse est l'extraction de l'ADN provenant du support envoyé, afin de pouvoir créer le profil génétique de la personne. À ce stade de l'analyse, tous les échantillons ne fournissent pas un même taux de réussite dans le processus d'extraction de l'ADN.
La qualité de l'extraction va dépendre de plusieurs facteurs comme la conservation ou la date de prélèvement, mais surtout du type d'échantillon. Il est de ce fait plus facile d'extraire l'ADN sur des échantillons directs ou alors sur des échantillons contenant des émanations de la personne comme une tache de sang, de sperme, du mucus ou du cérumen.
Un échantillon fiable est un échantillon qui va fournir sans trop de difficulté assez d'information génétique pour le test ADN que vous avez commandé. Il faudra alors privilégier un certain type d'échantillon, respecter la méthode de prélèvement et conserver l'échantillon afin d'éviter tout type de contamination.
La fiabilité d'un échantillon va dépendre de son taux d'extraction. En aucun cas, un mauvais échantillon ne pourra fournir un faux résultat.
- Si votre échantillon ne contient pas assez d'information génétique pour le test, le laboratoire vous demandera de fournir un nouvel échantillon pour continuer les analyses.
- Si vous recevez vos résultats, cela signifie que vos échantillons ont été correctement analysés, que les prélèvements se sont bien déroulés et qu'un profil génétique a été trouvé.
Les analyses génétiques de détection
Contrairement à la création d'un profil génétique émanant de l'ADN d'une personne et donc relevant de sa propriété personnelle, il est aussi possible d'avoir recours à des détections d'empreintes génétiques qui donneront un accès très limité à l'information biologique.
Il est possible ainsi de faire l'analyse d'un échantillon afin de déterminer la présence ou non d'ADN dessus. Cette détection avance un résultat sur le genre de l'ADN (masculin ou féminin) et sur le nombre d'ADN trouvés par le laboratoire. Mais en aucun cas, vous n’aurez accès au profil génétique de la personne.
Dans la même lignée, il existe des détections de liquide séminal (sperme) sur échantillon. Cette détection permettra de définir si l'échantillon envoyé au laboratoire comporte du sperme ou non.
Détective privé et recherches généalogiques
Un détective privé peut aussi réaliser des recherches en généalogie dans le but de reconstituer un arbre généalogique, retrouver des parents disparus ou bien encore des héritiers dans le cadre d’une succession (généalogie successorale).
Certains détectives se spécialisent aussi dans ce domaine pour devenir des généalogistes génétiques et vous accompagner par des expertises et un savoir-faire sur la recherche de parents disparus ou d'héritiers.
Il s’agit d’un travail de longue haleine auquel le détective consacre beaucoup de temps en remontant les liens familiaux génération après génération afin d’identifier les membres d’une lignée.