Pour effectuer un test ADN, le choix de l'échantillon qui sera utilisé est très important. Il est généralement recommandé d'envoyer au laboratoire des écouvillons buccaux avec un échantillon salivaire pour l'analyse du lien de filiation. Malgré tout, il est aussi possible et courant d'utiliser des échantillons non standards : notamment des coupures d'ongles, des échantillons de sang, des écouvillons auriculaires (cérumen) ou d'autres échantillons similaires. Ceux-ci peuvent tous être collectés assez facilement et peuvent également être utilisés là où les écouvillons buccaux ne sont pas possibles.
Néanmoins, il peut arriver qu'un test ADN soit envisagé après les obsèques d'une personne. Dans ce cas, des échantillons d'ADN peuvent aussi être collectés sous certaines conditions pour avoir un résultat le plus fiable possible.
Comment récupérer des échantillons qui appartenaient à la personne ?
Il est toujours plus facile dans un premier temps de partir à la recherche d'échantillons qui ont appartenu à la personne décédée. Le type d'échantillon que vous pouvez utiliser va grandement dépendre de sa conservation et bien entendu du temps qui s'est écoulé entre le prélèvement sur la personne et le début des analyses. En grande majorité, si le défunt est décédé depuis plusieurs années, les échantillons ne fourniront qu'un profil génétique dégradé et incomplet pour faire l'analyse ADN. Veuillez trouver ci-dessous une liste non exhaustive des échantillons que vous pouvez utiliser dans cette situation :
- Échantillon capillaire avec la racine
- Coupures d'ongles
- Tâche de sang sur vêtement ou pansement
- Cérumen sur Cotons-Tiges
- Dents
- Rasoir
- Brosse à dents
Il est important de noter que les tests génétiques post mortem coûtent généralement plus cher à tester en raison du nombre limité d'échantillons disponibles et de leur état lors de l'analyse génétique. Il est très fréquent que l'extraction de l'ADN demande plusieurs essais avant de pouvoir obtenir une empreinte génétique complète.
Il est ainsi recommandé d'envoyer au laboratoire le plus d'échantillons possible.
Ne pas oublier le consentement de la famille
Le consentement pour l'utilisation d'un échantillon d'une personne décédée peut être fourni uniquement par les plus proches parents, à moins qu'il n'y ait une déclaration écrite de la part de la personne avant son décès. Le laboratoire procède à une vérification du lien de filiation légal et du certificat de décès du participant.
Dans les affaires médico-légales, une ordonnance du tribunal est nécessaire pour obtenir un échantillon sans l'approbation du plus proche parent ou la permission du défunt, par exemple dans une affaire d'homicide où un test ADN doit être effectué pour clarification.
Quels échantillons prélever sur un corps décédé ?
Cela va de soi, mais moins on laisse de temps au corps pour se décomposer, plus il y a des chances d'obtenir des échantillons viables. Certains échantillons ne sont viables que pendant une courte période avant d'être trop dégradés pour être utilisés.
- Les ongles et les cheveux :
Les ongles et les follicules de cheveux/poils avec la racine peuvent être récupérés sur le corps du défunt sans dégradations visibles. Ils se conservent sur plusieurs mois avant l'analyse et représentent le moyen le plus facile à extraire.
- Les os et les dents :
Les os sont des échantillons de très bonne qualité pour préserver l'ADN. En général, plus l'os choisi est gros, plus il fournira de moelle osseuse, qui contient l'information génétique de la personne. Les dents tout comme les os sont d'excellents échantillons, restant collés à la mâchoire, elles conservent l'ADN présent dans la racine pour une très longue période. Leurs particularités sont qu'elles peuvent être facilement retirées.
- Le sang :
Certains funérariums prélèvent et conservent un échantillon de sang disponible pendant un ou deux ans. Cela peut être fait sur demande ou dans le cadre du service fourni par la chambre funéraire. Comme pour les autres échantillons, plus le sang est mis à sécher longtemps, moins il est fiable de le tester.
Le prélèvement des échantillons de contrôle avant l'enterrement est une option qui ne peut être faite que lors d'une période très courte avant le début du processus d'embaumement. Sinon le liquide d'embaumement interférera avec l'échantillon d'ADN.
L'exhumation d'un corps pour un Test ADN
L'exhumation consiste à sortir un cercueil ou les restes du défunt d'une fosse ou d'un caveau. Elle est soumise à une autorisation, qui peut être demandée par la famille du défunt ou avoir lieu à l'initiative de la mairie, de la sécurité sociale ou de la justice.
L'exhumation d'un corps pour des échantillons d'ADN est intéressante, car il y a une chance qu'il y ait encore de l'information génétique préservée disponible sur la personne. Cependant, ce processus n'est pas toujours aussi simple, parce qu'il doit tenir compte du consentement de la famille, des interdictions religieuses et des lois du pays sur la question de la filiation post-mortem.
Le processus d'exhumation peut être une longue procédure, compliquée et très coûteuse. Il faut également tenir compte du corps réel et de l'état dans lequel il pourrait se trouver lorsqu'il est déterré. Plus le décès est ancien, moins vous avez de chance de trouver des échantillons valables pour le test.
Peut-on faire un test ADN avec des cendres incinérées ?
Un autre type d'échantillon qui peut être testé lors d'une analyse génétique se présente sous la forme de cendres incinérées. Les cendres sont issues de la crémation qui est une technique funéraire visant à réduire le corps du défunt en cendres, par l'action de la chaleur. La crémation est une volonté qui doit être manifestée durant le vivant de la personne de manière explicite.
Malheureusement, tester l'ADN de restes incinérés a très peu de chances de fournir des résultats précis. Lorsqu'un corps est brûlé, les températures utilisées carbonisent les restes du défunt à un point tel que les échantillons ne sont pas fiables à utiliser, car la chaleur détruit l'ADN nécessaire à l'analyse.
Il est possible qu'une petite partie du corps soit viable pour le test, comme un morceau d'os, mais seulement lorsque la crémation est incomplète. Le laboratoire peut toujours essayer de tester cela en tant qu'échantillon, mais le fait qu'il ait été exposé à la même forte chaleur, il est plus probable qu'improbable que les échantillons ne soient pas viables.
Veuillez garder à l'esprit, que les cendres envoyées pour faire le test seront utilisées pour l'analyse et ne pourront pas être retournées auprès de la famille. C'est une information qu'il faut prendre en considération, car le test ne pourra se refaire une seconde fois et vous ne posséderez plus les cendres du défunt.
Pour la quantité des échantillons, le laboratoire demande :
Pour un homme adulte 2500-3000 g
Pour une femme adulte 1800-2000 g
Habituellement, les restes incinérés passent en possession du plus proche parent, de la même manière qu'avec un corps, ils peuvent donc facilement accéder à un échantillon à des fins de test. Sinon, une demande du tribunal est nécessaire pour y avoir accès. Bien entendu, le consentement doit toujours être apporté de manière légale par la famille pour faire une demande d'analyse auprès d'un laboratoire accrédité.
Le test ADN de reconstruction familiale
Si les échantillons fournis du défunt ne donnent aucun résultat ou s'il n'y a aucun échantillon disponible, la dernière option est de faire un test ADN avec tous les membres de la famille la plus proche.
Une partie de notre ADN est partagée avec notre famille et plus ils sont proches de nous, plus le pourcentage d'ADN commun disponible est élevé. Ainsi, pour la recherche génétique d'une personne qui n'est pas présent, il peut être intéressant d'inclure les personnes les plus proches génétiquement. Cela peut être :
Les grands-parents (grand-mère & grand-père)
Les parents (père & mère)
Les tantes & oncles
Les frères & sœurs
Les nièces & neveux
Les petits-enfants ( petit-fils & petite fille)
Les meilleurs tests sont ceux liés aux parents directs et la fiabilité va dépendre du nombre de participants disponibles pour la recherche du lien de filiation. Par exemple, dans une recherche de paternité, les tests ADN des grands-parents, des avunculaires et des frères et sœurs sont les meilleures options pour recueillir le profil du père.
Ces types de tests ne nécessitent aucune procédure judiciaire ou administrative dans le cas où tous les participants sont d’accord pour fournir leur ADN dans la recherche du défunt.